Festival BACH de lausanne
Baroque Academy

Editorial de Kei Koito

 

À PROPOS DES ARTISTES INVITÉS DES CONCERTS BACH & DU CONFÉRENCIER
 

concerts 1, 2, 7, 8

 

La théâtralité fait partie de l’art de Bach, plus généralement de tous les arts et de bien d’autres domaines encore. Une théâtralité qui touche souvent au spectaculaire.

Cette théâtralité prend ses racines dans la rhétorique grecque antique. Elle est aussi le fruit de la pure invention et de l’imagination des créateurs, empruntant de multiples chemins qui peuvent conduire parfois à une théâtralité sombre, voire secrète, ou à un drame intérieur, par exemple « le théâtre dans le théâtre », qui est l’un des motifs de Der Steppenwolf (Le Loup des steppes, 1927) de Herman Hesse, romancier, poète… et humaniste.

À travers ces différentes théâtralités, nous vous proposons, au fil de nos concerts, auxquels s’ajoute une conférence, de découvrir et de redécouvrir comment Bach atteint, en développant les modèles de ses prédécesseurs et de ses contemporains, au mystère d’une beauté incomparable.

 

Concert 1

Quelle jubilation de commencer notre 25e festival par un si beau programme ! En fait, le Magnificat de Bach doit être, dans l’idéal, interprété par des spécialistes entre autres de la Renaissance italienne, sachant maîtriser la profondeur du répertoire liturgique latin pour lequel Bach s’est tant enthousiasmé et qu’il a même assidûment étudié tout au long de sa vie.

Ici, il est intéressant de signaler que, juste après sa mort, Bach était considéré, dans le monde de l’esthétique musicale en Allemagne, non seulement comme « un des plus grands compositeurs de la polyphonie » (F. W. Marpurg, Gedanken über die welschen Tonkünstler, 71, 1751, Traité de la fugue et du contrepoint, II, XXI, 1756), mais aussi comme « l’harmoniste le plus profond » (J.F. Reichardt, Musikalisches Kunstmagazin, 1782), et surtout comme « le premier maître de l’art de la rythmique » (H.G. Nägeli, Bach-Abhandlung, 18/J.S. Bach, c. 1801).

C’est dire combien nous sommes heureux de confier les chefs-d’œuvre du concert d’ouverture à un tout grand chef, Gianluca Capuano, riche d’innombrables expériences, passant avec une rare aisance du Baroque à l’opéra, et qui nous avait déjà offert un bouleversant « concert Carissimi » avec Il canto di Orfeo, cet excellent ensemble vocal qu’il a fondé en 2005. On le retrouve ici également à la tête des Musiciens du Prince – Monaco, un nouvel orchestre dynamique et très coloré. Ce programme est une pertinente illustration de notre thème de cette année, « Bach & le Théâtre musical ».

 

Conférence

Éminent musicologue, chercheur internationalement reconnu, directeur artis- tique très actif de la Bachfest de Leipzig, Michael Maul est notamment l’auteur d’un passionnant BACH. Eine Bildbiografie. Dans cet ouvrage, à la riche iconographie, paru le 28 juillet 2022, jour anniversaire de la mort de Bach, l’auteur nous transmet ses découvertes avec un enthousiasme communicatif. Il est aussi un orateur tout en douceur, sourire et humour. Nous sommes impatients de l’écouter !

 

Concert 2

La Netherlands Bach Society nous fait enfin la joie et l’honneur de venir pour la première fois au Festival Bach de Lausanne, depuis que l’on suit sa passionnante et stimulante série de vidéos sur Internet, « All of Bach », en libre accès, série menée et conduite par son actuel directeur artistique, Shunske Sato, Konzertmeister et violoniste hors du commun, à l’aise dans tous les styles nécessaires pour jouer Bach. C’est ce qu’il fait avec élan, swing et lyrisme, tout en associant rigueur et liberté d’une manière très personnelle. L’orchestre le suit de manière exemplaire pour des exécutions toujours aussi expressives que vivifiantes.

Ce concert des cantates de Weimar est dirigé par René Jacobs, l’un des pion- niers du monde baroque, par ailleurs bien connu et admiré de notre public. Avec son sens suraigu des voix, ce grand interprète des œuvres sacrées de Bach convaincra nos auditeurs à la fois exigeants et pleinement réceptifs à une telle approche sen- sible, vibratoire, émotionnelle de l’œuvre du Cantor.

 

Concert 7

Après avoir enregistré de remarquables disques, entre autres le « Théâtre musical » de Telemann ainsi que l’intégrale des « Ouvertures » pour orchestre de Bach, Olivier Fortin, claveciniste et chef, authentique connaisseur de la musique ancienne, nous propose, avec son Ensemble Masques, quelques-unes des célèbres cantates profanes de Johann Sebastian, encore assez méconnues malgré des enregistrements magnifiques, notamment ceux de Reinhard Goebel/Musica Antiqua Köln ou de Ton Koopman/Amsterdam Baroque Orchestra.

Plus de la moitié des partitions de ces cantates profanes, hélas perdues, en forme d’opéra baroque à l’italienne, ont été composées à différentes occasions, moments festifs ou de deuil… Mais l’on peut fort heureusement se délecter de celles qui nous sont parvenues.

Bien exécutées, avec toute l’éloquence requise et la cohérence de leur théâ- tralité voulue par leur auteur, nous serons sans doute étonnés et émerveillés de les découvrir : élégance de rêve, drame avec des mouvements d’oscillation, joie irrésis- tible… des facettes insolites et singulières chez Bach.

 

Concert 8

Infatigable chercheur et transcripteur/reconstructeur, Denis Fedorov nous offre à nouveau un « Florilège musical » rassemblant quelques-unes des plus belles pages de Bach. Cela afin de donner un autre visage à des extraits de cantates, sous la forme de concertos et de suites pour orchestre. Ainsi ne peut-on qu’être touché et même fasciné, par exemple, par la métamorphose d’un instrumentiste ou d’un chan- teur en un autre instrumentiste. Bach ne s’est-il pas lui-même livré à pareil exercice ?

La qualité, la densité, la profondeur, la beauté unique et sans pareille de la musique de Bach, tout cela fait de son œuvre quelque chose d’incroyablement solide et même d’indestructible, quelles que soient les transformations opérées, à condition bien sûr de rester dans un style propre à l’auteur.

Nous percevons avec émotion ce que Denis Fedorov dit de lui-même, se plongeant dans les partitions de Bach, qu’il est l’homme le plus heureux du monde !

Cette immense admiration et cet amour pour l’univers de Johann Sebastian Bach seront, à n’en pas douter, transmis aux musiciens de son nouvel orchestre, le Lausanne New Baroque, énergique et très expressif, lors du concert de clôture de notre festival.

 

À notre public

La curiosité fait partie des attributs fondamentaux des arts, comme d’ailleurs d’autres domaines, y compris les sciences, le politique… et même la musicologie.

Notre festival projette de mettre sur pied l’an prochain, outre trois grandes œuvres de Bach et de Haendel, une série de récitals dédiés à la voix, une manière de « marathon lyrique » qu’inaugureront cinq éminents interprètes des répertoires ancien et baroque : quatre contre-ténors et une mezzo-alto-contralto, en alternance avec de la musique de chambre ad hoc. En effet, chaque voix comporte des timbres, des couleurs d’intensité, d’expressivité et de subtilité de nuances très différentes. Ces différences ne font-elles pas aussi partie de la richesse du monde ?

Puisse déjà notre 25e festival être pleinement apprécié du public pour sa pro- grammation et pour les musiciens invités, particulièrement les chanteurs solistes, tous de haut vol et tous à la fois spécialistes de Bach et à l’aise à l’opéra.

Ainsi pourrons-nous vivre et revivre ensemble des moments inoubliables, des moments magiques et lumineux !

 

 

 

 

 

 

 

 

Kei Koito
Fondatrice & directrice artistique du Festival
kei-koito.com

 

Ce site utilise des cookies afin de vous offrir une expérience optimale de navigation. En continuant de visiter ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies. En savoir plus

Ce site utilise des cookies afin de vous offrir une expérience optimale de navigation. En continuant de visiter ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies. En savoir plus