BACH : CONCERTI
Par Francesco Corti

L’origine des concertos pour instrument mélodique de Johann Sebastian Bach n’est pas toujours claire. Le concerto pour violon en la mineur nous est parvenu à travers une copie datant des années 1730, mais il est possible qu’il date des année de Köthen (1717-23). En revanche, les concertos pour clavecin sont sûrement liés à l’activité de Bach au Collegium Musicum de Leipzig et nous ont été transmis dans une belle partition autographe datant de la fin des années 1730. Pour la plupart, il s’agit de réécriture d’œuvres antérieures, adaptées au clavecin soliste. Malheureusement, le modèle original a été perdu. Quand les deux partitions (l’original et l’élaboration pour clavecin) ont été disponible, il est fascinant d’observer le travail d’adaptation de Bach. Un travail minutieux de balance entre l’instrument soliste et l’ensemble et des modifications subtiles des agogiques et les articulations nous permettent de voir ces “transcriptions” comme des morceaux incontournables et essentiels du catalogue de Bach. Le célèbre cinquième Brandebourgeois mérite un discours à part. Un des premiers véritables concertos pour instrument à clavier, il est anormal sous plusieurs points de vu : forme, durée, instrumentation. Le modèle est clairement celui des grands concertos vénitiens pour violon, mais l’étalage d’idées auxquels Bach s’abandonne dans l’énorme cadence est sans précédent (et restera un Unicum pendant plusieurs décennies). A chaque écoute de ce chef d’œuvre on est pris par cette formidable force inventive. Bach nous amène, nous surprends et nous émerveille.