Festival BACH de lausanne
Baroque Academy
Roberta Mameli & Luca Pianca Roberta Mameli & Luca Pianca
Luca Pianca Luca Pianca
Roberta Mameli 3 Roberta Mameli
Roberta Mameli 3 Roberta Mameli

Concert 7

jeudi 23 novembre, Église de Villamont, 20h

 

Roberta Mameli, soprano
Luca Pianca, luth

 

« Sospiri »

 

Giulio Caccini
(1551-1618)
Dovrò dunque morire
La bella man vi stringo
Belle rose porporine
Dolcissimo sospiro
Giuseppe Antonio Doni
(ca 1600 – ca 1650)
Toccata – Canzone – Passacaglia
(Luth seul)
Barbara Strozzi
(1619-1677)
L’Eraclito Amoroso
Sigismondo d’India
(1582-1629)
Ma chè, squallido e oscuro
Voi ch’ascoltate

_______________

S. d’India Lamento di Didone
Vorrei bacciarti
Alessandro Piccinini
(1566-1638)
Toccata XX – Toccata XV (Luth seul)
Claudio Monteverdi
(1567-1643)
Addio, Roma
Ecco di dolci raggi sol armato
Lamento d’Arianna
Ohimè ch’io cado

 

 
Deux complices de longue date pour une soirée de rêve et d’intimité: le Tessinois Luca Pianca et Roberta Mameli la soprano romaine, douceur de la voix et des cordes pincées du luth.
Leur récital soupirera dans la plus pure inspiration du «lamento» italien, une des formes les plus élevées du chant baroque naissant. Les Caccini, Monteverdi et autres d’India inaugurent une époque nouvelle, que Bach refermera 150 plus tard – comme il sera un des derniers à écrire pour le luth. C’est ici l’art du naturel: jaillissant d’un trop-plein de désespoir, la voix est seule, et rend caduque la polyphonie du chœur madrigalesque. Ainsi chantent Héraclite, Herminie, Didon, Octavie ou Ariane;
héros et héroïnes parfois – rarement – moins tristes, mais toujours amoureux, accompagnés avec discrétion et finesse par le plus noble des instruments à cordes, héritier direct de la lyre d’Apollon et d’Orphée.

 

 

 

 

 
Commentaire personnel

« J’ai longtemps attendu pour réunir cet ensemble de pièces, toutes exprimant les émotions les plus intenses de leurs protagonistes et souvent à la première personne.

J’ai senti que ce moment de ma vie, où la maturité et la capacité d’intériorisation tant vocale que personnelle, me permettait de comprendre profondément ces âmes dans leur psychologie et sensibilité avec toute l’implication, le respect et la pudeur que je souhaitais leur concéder. Chacun de ces personnages vivent à une époque très éloignée de la notre mais avec les mêmes sentiments qu’aujourd’hui. La rencontre avec Luca Pianca m’a aussi apporté le feeling idéal pour les faire revivre dans toutes leurs nuances. » Roberta Mameli.

Le programme comporte une sélection de joyaux représentatifs du génie musical de la période du début du Baroque en Italie ; le « Seicento italiano ». L’intelligence polyphonique s’y exprime au travers de ce qui nous reste des plus fameux représentants de cette magnifique époque, bouillonnante de créativité et de modernité, incubatrice des tout premiers opéras. La subtile complexité des compositions ne laisse jamais une parole clé sans un événement harmonique tantôt dissonant à l’extrême, tantôt traversant une évolution menant vers les plus délicieuses consonances, soumettant l’auditeur et les interprètes à la sensation physique d’un voyage sonore d’une richesse inégalée et difficilement surpassable.

Les émotions s’y expriment intensément, allant du désespoir à la joie, en passant par la souffrance, la tristesse, la mélancolie ou la colère ; tous ces sentiments appelés « affetti » ainsi déclamés entraînent immédiatement l’auditeur dans la condition psychophysique des personnages. Claudio Monteverdi illustre parfaitement cette démarche dans son « Lamento d’Arianna ». Son pendant, le « Lamento di Didone » composé par Sigismondo D’India permet une confrontation directe entre ces deux géants de la Renaissance. Cette immersion dans l’Italie flamboyante de Giambattista Marino, s’illustre aussi par d’autre fameux compositeurs, tels que Giulio Caccini, Barbara Strozzi et Tarquinio Merula. En plus des pièces chantées, Luca Pianca intercalera des œuvres instrumentales de Andrea Falconieri.

La polyphonie est ici soutenue par un unique archiluth à 13 chœurs simples. Instrument roi de la lutherie jusqu’au 18ème siècle, le luth sera par la suite pratiquement abandonné, précisément à cause de sa richesse harmonique, par trop assimilée à la royauté alors entrée en disgrâce. Ce subtil assemblage de bois tridimensionnel parmi les plus aboutit de l’instrumentarium connu, a la particularité de récupérer et concentrer toute l’énergie issue de la vibration des cordes pour la projeter dans la salle. Ses nombreuses cordes et bourdons lui confèrent par sympathie une magnifique et longue résonance, après des attaques très précises. Les extrêmes possibilités de nuances lui permettent de répondre parfaitement, tantôt dans la douceur, tantôt dans la puissance, aux inflexions vocales requises par ces chefs d’œuvre.

Luth et voix ; nous espérons que la simplicité de cette antique configuration, mêlée aux subtilités d’une polyphonie des plus évoluée, vous feront passer de beaux moments.

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